مدیریت خشم در افراد بالغ مبتلا به اختلالات طیف اوتیسم

Anger-management programs based on cognitive-behavioral conceptualization of anger have been successfully used in different types of populations. In this paper, we describe a program adapted to adult people with autism spectrum disorders and mental retardation. The program is implemented in a day-care unit. Ten patients are divided into three groups, depending on their specific difficulties. Cognitive-behavioral techniques have been adapted to be understood and practiced by patients. Visual formats, repetition, and imitation are examples of strategies that help people with autism and mental retardation identify emotions and cope with excessive anger. We also discuss evaluation of this type of therapy.

Bien qu’elles ne fassent pas clairement partie des critères diagnostiques [1] and [5], les difficultés à gérer ses émotions sont quasi constantes dans les troubles du spectre autistique (TSA). Les difficultés émotionnelles, notamment celles liées à la colère, empêchent souvent la personne de s’épanouir et d’accéder à des apprentissages qui auraient pu lui être profitables. Les colères explosives ou, au contraire, l’incapacité à exprimer sa colère entraînent beaucoup de souffrance chez la personne autiste et dans son entourage. Les comportements agressifs peuvent largement être attribués à cette incapacité à gérer la colère [3]. Dix patients, porteurs à la fois d’un TSA et d’un retard mental, participent à cet atelier. Ils sont pour l’essentiel suivis dans le secteur médico-social, dans le cadre de groupes occupationnels ou d’établissements d’aide par le travail. Ils ont bénéficié au cours de l’adolescence ou au début de l’âge adulte d’un bilan diagnostique en faveur de la présence d’un TSA. La proposition de l’atelier répond à des difficultés comportementales repérées dans leurs lieux de vie ; il s’agit pour l’essentiel de difficultés à agir d’une manière satisfaisante (pour le patient et pour son entourage) en cas de colère. Les patients ont été répartis en trois groupes en fonction de leur capacité à reconnaître les émotions, habileté qui avait été évaluée grâce aux observations cliniques de l’équipe soignante et en tenant compte des observations des parents et des aidants professionnels. La thérapie comporte un tronc commun et, pour certains patients, des séances supplémentaires qui s’adressent aux difficultés spécifiques de chaque patient. Ainsi, des séances supplémentaires, portant sur la discrimination des émotions, ont été proposées à un patient qui n’en pouvait reconnaître aucune. Ces séances ont permis au patient de reconnaître deux émotions, la colère et la joie, grâce aux gestes qui accompagnaient habituellement ces émotions chez lui. Il savait désormais qu’il était en colère quand il avait les bras levés et écartés à l’horizontale et en arrière, les poings serrés et les avant-bras en flexion, et qu’il était content quand il se mettait à tourner rapidement les deux mains (comme s’il faisait les marionnettes)