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Abstract Bullying is a worldwide phenomenon in schools. One of the most used instruments to measure bullying is a self-report method realized by Dan Olweus. The aim of this study is to present the construct validity of The revised Bully/Victim Questionnaire [rBVQ] (Olweus) in its French version. The participants are 802 school children aged 9–12 (mean age = 10.3), including 52.4 % of girls and 47.6 % of boys. In the methods, the rBVQ was administered collectively in classrooms, by the researcher and the administration lasted 15–20 minutes. Traditionally, the rBVQ enable to identify four profiles of children's involvement in bullying: “victim”, “bully”, “bully/victim” and “neutral”. We performed factorial analyses: an exploratory factor analysis (EFA); a confirmatory factor analysis (CFA) and a multi-group confirmatory factor analyses (MGCFA). Our results found satisfying indices of adequacy with the 2-factor initial model. Scalar invariance for the gender was achieved, meaning children who have the same score on the latent scores for one of the “bullying” domains would obtain the same score on the observed variable regardless of their group (boys/girls). In total, 26.8 % of the children displayed a profile of “victim”, 5.6 % of “bully”, 14.6 % of “bully/victim” and 53 % were “neutral”. The French version of the rBVQ has a good internal validity, is easy to administer collectively and is adequate for use with children of 9 to 12 years of age.

1. Introduction La victimisation d’une personne considérée par un groupe comme déviante ou faible existe probablement depuis la nuit des temps, mais ce phénomène, en particulier tel qu’il se présente à l’école, n’est devenu que récemment un objet d’étude pour la psychologie et les sciences humaines. Tous les écrits de référence sur ce sujet [1], [2] and [3] situent l’origine de ces études dans les pays scandinaves avec les travaux du psychiatre suédois P. Heinemann [4] sur le « mobbing » (mobbning en suédois) qui désigne la victimisation d’un écolier par un groupe. Par la suite, son collègue D. Olweus s’est intéressé à la personnalité des agresseurs plutôt qu’au phénomène de groupe et il a introduit le terme de bullying [5]. C’est aussi Olweus qui a construit une des premières échelles de mesure de ce comportement : le « Bully/Victime Questionnaire », qui a fait l’objet d’une révision en 1996 (The Olweus revised Bully/Victime Questionnaire [rBVQ]) [6]. Dans les pays francophones, la notion de school-bullying est traduite par les expressions « victimisation (ou victimation) scolaire », « harcèlement scolaire » ou encore « intimidation scolaire » [7]. Olweus définit le bullying comme un comportement d’agression dans le cadre scolaire caractérisé par trois aspects : l’intention de nuire, la dissymétrie des forces (la violence du plus fort envers le plus faible) et le caractère répétitif du comportement [5]. « Harcèlement scolaire » étant le terme dédié dans les travaux francophones [8], [9], [10] and [11] ; et dans les écrits émanant du ministère de l’Éducation nationale (notamment dans les campagnes de prévention lancées depuis les années 2000), c’est celui que nous utiliserons ici.

5. Conclusion Les conduites de harcèlement dans le cadre scolaire sont actuellement en expansion et bien documentées pour les adolescents mais assez méconnues à l’école primaire. Notre étude révèle pourtant que 47 % des enfants de 9 à 12 ans sont concernés en tant que victime, agresseur ou à la fois agresseur et victime. Il est donc essentiel de pouvoir repérer ces conduites afin de mettre en place des interventions de prévention adaptées selon la spécificité des agissements agressifs. Notre étude montre que le rBVQ d’Olweus présente de bonnes qualités psychométriques internes dans sa version française, qu’il est aisément compréhensible par les enfants de CM1 et CM2 et qu’il peut être administré en groupe. Il doit, toutefois, pour des raisons de confidentialité évidentes, être administré par une personne extérieure à l’école. Ce questionnaire s’avère ainsi être un instrument qui peut être déployé pour le repérage, pour la compréhension des types et des fréquences des situations agressives et nuisibles vécues par les enfants. Ainsi, des interventions de prévention pourraient être déployées dans les établissements scolaires et ajustées en tenant compte des spécificités locales révélées par le rBVQ.