"بی اشتهایی: مطالعه موردی یک دختر جوان با سن 4 سال و نیمه"
کد مقاله | سال انتشار | تعداد صفحات مقاله انگلیسی |
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33744 | 2007 | 6 صفحه PDF |
Publisher : Elsevier - Science Direct (الزویر - ساینس دایرکت)
Journal : Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, Volume 55, Issues 5–6, September–October 2007, Pages 345–350
چکیده انگلیسی
Over the least decades, changes in the society were marked by a true revolution within the Family and across social values. The contemporary model was hinged around the concepts of Authority and Duty. According to the former social relationships are organised as an assymmetric scheme, whereas with the latter individual interests come after those of the group. According to the modern model, which started to emerge in the seventies, Authority is replaced by Consensus and Duty by Hedonism. It ensues that the framework in which the conditions of child education and upbringing evolve is different for the early interactions. In the modern model, stress is on Individualism and Autonomy, which gives rise to the onset of specific pathologies and leads to the updating of some clinical patterns. As an illustration to our contribution we will develop our trains of thought about the case-study of a young girl aged 4 years and a half and hospitalised for several weeks for anorexia nervosa. Her early clinical pattern reminded us of the phobic anorexia nervosa described by Kreisler, but the changes observed versus time in the symptoms and psychopathology recall some features of teenager anorexia nervosa.
مقدمه انگلیسی
Le cas d'une anorexie mentale chez une petite fille de quatre ans et demi a constitué le début d'une réflexion sur l'évolution de la psychopathologie et de la symptomatologie dans notre société qui fait l'objet de grands bouleversements socioculturels depuis plus de 30 ans. On note ainsi un nouveau rapport à l'autorité et au groupe en général : une nouvelle façon d'être au monde. L'autorité (asymétrie des places) et le devoir (le groupe avant l'individu) qui caractérisaient les familles et la société française postrévolutionnaire se sont vus remplacés respectivement par le consensus (avec des relations qui deviennent symétriques, un aménagement plus flou des places de chacun au sein de la famille) et par l'hédonisme (l'épanouissement personnel avant l'intérêt du groupe). Parallèlement, la place de l'enfant dans la société a évolué conjointement aux avancées scientifiques : il est devenu rare, mais désiré et programmé. L'intérêt pour ses compétences s'est vu amplifié jusqu'à lui donner un statut d'individu à part entière. Plusieurs publications sur les anorexies infantiles mettent l'accent sur la relation mère–enfant. La collision du tempérament d'un enfant avec les conflits maternels autour du contrôle, de l'autonomie et de la dépendance contribuerait à l'apparition du trouble alimentaire [1]. Les mères ont ainsi parfois été décrites comme voulant imposer leur volonté à l'enfant, le moment du repas perdant de ce fait son caractère agréable [2]. Sous ce besoin de nourrissage se cacherait une vive angoisse de ne pas être une bonne mère, ou une angoisse d'abandon ou de mort [10]. Autour de la relation mère–enfant proprement dite, l'anorexie exprimerait deux grands types de problématiques : celle de la contrainte et celle du vide. Du côté de la contrainte, l'accordage de la mère a pu se faire de façon inadaptée aux besoins et aux rythmes de l'enfant ; le refus de la stimulation relationnelle, orale dans ce cas traduirait en fait une lutte de l'enfant pour son individualité. Du côté du vide, les objets externes ne donnent pas au nourrisson une attention portante, une pathologie du manque apparaît alors, l'enfant entre en dépression [12]. Mais le cas d'Alice nous a conduits à adopter un positionnement différent sur sa pathologie au regard des travaux récents [9] sur les nouvelles personnalités de base qui découleraient des nouvelles conditions d'élevage et d'éducation des enfants. Après avoir décrit ce tableau clinique nous tenterons d'expliquer étape par étape notre cheminement intellectuel. Notre ambition est de proposer une autre lecture de sa psychopathologie à la lumière de l'évolution des modèles familiaux.
نتیجه گیری انگلیسی
Les familles contemporaines (en lien avec les sociétés contemporaines) proposent un cadre éducatif beaucoup moins contraignant que dans le modèle moderne où l'expression pulsionnelle était fortement réprimée, entraînant la création d'instances psychiques puissantes notamment le sur-moi (intériorisation des exigences du socius) et l'idéal-du-moi (version travaillée et socialement valorisée du moi-idéal tout-puissant de la prime enfance). Cette intériorisation des exigences du groupe social permettait à l'individu de vivre en groupe au prix de conflits intériorisés entre les exigences du désir et celles du groupe (c'est la névrose). Dans le modèle contemporain, cette exigence à l'égard de l'expression des pulsions est tout autre, l'enfant étant très tôt encouragé dans l'expression de ses capacités et compétences. L'accent est mis préférentiellement sur l'épanouissement de ses « immenses » potentialités, postulées présentes en totalité dès sa naissance et sur son autonomisation, hélas parfois au détriment de son individuation. Ce nouveau cadre éducatif, fort lâche et peu contraignant en termes de normes sociales, qui accompagne le déploiement et le travail des pulsions, contraste avec la forte pression sociale qui s'exerce sur les parents et l'enfant pour l'autonomisation de l'enfant, et pour une stimulation incessante et supposée être « bénéfique » de ce dernier. Ainsi, pouvons-nous voir en pratique des enfants et adolescents présentant une hypermaturité que nous qualifierons d' « opératoire », car essentiellement tournée vers la maîtrise de leur environnement [8] and [9] qui semble comme être mis à leur disposition pour leur action, sans beaucoup d'interférences parentales. Cette hypermaturité est souvent contrastée par une immaturité affective avec des jeunes ne pouvant rien livrer de leur monde interne et tout en étant aux prises de mouvements affectifs et émotionnels dont ils sont alors les dupes et qui les agissent. Ces quelques aspects de comparaison entre la dynamique de la famille d'Alice et les valeurs décrites dans les familles contemporaines ne suffisent pas, bien évidemment, à expliquer l'ensemble de la symptomatologie. Mais ils permettent d'expliquer en partie le rajeunissement, du moins l'observation plus précocement, de certains troubles. Aux dernières nouvelles, environ un an après son hospitalisation, Alice a poursuivi une alimentation et une scolarité normale. Elle bénéficie d'un suivi psychothérapeutique de même que sa mère. Cependant, le travail à domicile a été mis à mal par le fonctionnement familial, avec une maman faisant preuve, à l'égard de son enfant et des soignants, de maîtrise, voire d'emprise. Cette dynamique a contribué à mettre fin aux VADT vécues comme trop intrusives. Ce besoin de contrôle, de maîtrise, d'emprise de la mère rappelle bien évidemment certains traits du profil psychopathologique des mères anorectiques que nous avons cités auparavant. Les deux abords psychopathologiques, l'un « classique » centré sur la relation mère–enfant, et l'autre axé sur l'évolution de notre société et des modèles familiaux avec l'hypothèse de l'émergence de nouvelles personnalités, abord que nous avons cherché à explorer ici, ne nous paraissent donc pas exclusifs mais bien complémentaires.